Notre âge biologique est influencé par notre mode de vie. Pour le connaître il est intéressant d'étudier les télomères, marqueurs uniques et incomparables de notre âge physiologique.
Des morceaux d’ADN pas comme les autres
Au cœur des cellules se trouve l’ADN, qui agit comme un « mode d’emploi » de l’organisme. L’ADN est rangé dans les cellules sous forme de petits bâtonnets appelés chromosomes.
Dans les années 30, Hermann Muller et Barbara McClintock remarquent que l’extrémité des chromosomes semble avoir un rôle particulier. Ils appellent alors ces extrémités des télomères, du grec telos (fin) et meros (partie).
Télomères et vieillissement
Les cellules de l’organisme se reproduisent régulièrement en se divisant. La cellule de départ se sépare en deux nouvelles cellules identiques qui contiennent les mêmes chromosomes.
La mitose correspond à l'étape de la division cellulaire chez les cellules non sexuelles des organismes eucaryotes (c'est-à-dire qui possèdent un noyau). Elle se déroule en plusieurs phases, commence après la duplication de l'ADN et se termine avec la séparation des deux cellules filles
Pour cela, les chromosomes de la cellule de départ sont dupliqués puis répartis équitablement entre les deux cellules neuves.
Il se produit plusieurs milliards de milliards de divisions cellulaires dans le corps humain chaque jour, ce qui permet de remplacer les cellules mortes ou abimées. Au cours de ces nombreuses divisions, les chromosomes risquent de s’emmêler, de s’accrocher entre eux, ce qui abîmerait l’ADN.
Dans les années 80, Elizabeth Blackburn, Carol Greider et Jack Szostak, des chercheurs américains, remarquent que le nombre d’erreurs est très faible, et en concluent qu’il doit exister un système de protection des chromosomes lors de la division cellulaire.
Ils réalisent alors qu’à chaque fois que les chromosomes sont répartis dans les cellules neuves, leurs extrémités, les télomères, raccourcissent légèrement. Dès que deux chromosomes s’emmêlent ou se collent entre eux, ce sont les télomères qui sont « sacrifiés » pour protéger le reste de l’ADN.
Cependant, lorsque les télomères deviennent trop courts, la cellule arrête de se diviser et meurt. Or plus les cellules meurent, plus le corps vieillit : la longévité est donc directement liée à la longueur des télomères.
En 2009, l’équipe de chercheurs s’est vue décerner le prix Nobel de médecine pour leurs découverte exceptionnelle, qui ouvre la voie à de nombreuses applications, notamment pour contrôler le vieillissement.
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