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Le tramadol sera moins prescrit pour éviter la catastrophe sanitaire américaine

Dernière mise à jour : 25 oct. 2023


L'opioïde le plus prescrit en France sera donné sur ordonnance pour trois mois au lieu d'un an dès le 15 avril 2020.

By Le HuffPost avec AFP

16/01/2020 11:39 CET

SANTÉ - Il s’agit de l’opioïde le plus consommé en France. Mais à partir du 15 avril 2020, la prescription de tramadol sera restreinte à une durée maximum de trois mois au lieu d’un an. Cette annonce de l’Agence du médicament du mercredi 15 janvier a pour but de limiter les risques de mauvais usage.

Cette mesure devrait aussi permettre de ne pas reproduire la catastrophe sanitaire que connaissent actuellement les États-Unis, où les opioïdes obtenus sur ordonnance ont causé 17.087 décès en 2016.

Le tramadol, comme la codéine, sont des opioïdes faibles, sur ordonnance depuis juillet 2017. Au contraire, la morphine, l’oxycodone et le fentanyl sont des opioïdes forts, classés comme stupéfiants, délivrés sur ordonnances sécurisées.

En dehors des usagers de drogues, les personnes qui prennent des opioïdes faibles sont plutôt des femmes, d’âge médian de 62 ans.

En 2015, près de 10 millions de patients ont reçu au moins une prescription d’opioïdes. Le tramadol, lui, est “indiqué uniquement dans le traitement des douleurs modérées à intenses, mais ne doit pas être prescrit dans le traitement de la migraine”.

Par ailleurs, il doit être prescrit pendant la période la plus courte possible et la dose doit être diminuée progressivement avant l’arrêt, pour éviter un syndrome de manque. Il est conseillé de consulter à nouveau si la douleur n’est pas suffisamment ou rapidement soulagée par le traitement.

70.000 décès aux États-Unis en 2017


En France, le tramadol est le premier antalgique opioïde cité dans une enquête de 2018 sur les usages problématiques à la fois chez les usagers de drogue mais également dans la population générale pour le traitement de la douleur.

Il est aussi le premier impliqué dans les décès liés à la prise d’antalgiques, devant la morphine, et le deuxième antalgique le plus fréquemment retrouvé sur les ordonnances falsifiées présentées en pharmacie, derrière la codéine.

Aux États-Unis, depuis les années 90, les overdoses aux opioïdes sont de plus en plus nombreuses. Ces antidouleurs sont prescrits, notamment aux malades atteints de cancer, mais ils sont aussi achetés illégalement. En 2017, 70.000 décès sont imputés à une overdose de ce type de médicaments, estimait ainsi en septembre le ministère français de la Santé.

Il s’agirait aussi, chez les Américains de moins de 55 ans, de la première cause de décès, devant les accidents de voiture, les armes et le cancer, rapporte France Inter.

Les overdoses aux États-Unis ont même précipité la première baisse majeure d’espérance de vie depuis l’épidémie du sida au début des années 1990. Un Américain né en 2017 pouvait espérer vivre 78,6 ans en moyenne, contre 78,9 ans en 2014, selon un rapport publié en octobre 2019. Cela se traduit par près de quatre mois de moins.

On observe une dépendance avec des signes de sevrage survenant même lors de prises à doses recommandées et sur une courte période, entraînant une prise persistante par des patients qui ne présentent plus de douleur.

“Le tramadol n’est pas le plus puissant des opioïdes, mais les risques de dépendance sont les mêmes, quel que soit l’opioïde (dont la codéine)”, dit Nathalie Richard,directrice adjointe des médicaments antalgiques et des stupéfiants, à l’AFP. Il expose en outre à un risque de convulsions.

Éviter la dépendance


La situation en France est sans commune mesure avec cette catastrophe sanitaire, mais il faut d’autant plus rester vigilant à propos de ces produits.

En même temps il faut continuer à traiter la douleur et l’on a toujours un rapport bénéfice/risque favorable pour le tramadol, sous réserve d’un bon usage, selon Nathalie Richard.

C’est pourquoi au-delà de trois mois, la poursuite du traitement par tramadol (voie orale), seul ou associé à d’autres molécules (paracétamol dans Ixprim par exemple), nécessitera une nouvelle ordonnance.

“Pour renouveler l’ordonnance, le patient devra revenir chez le médecin, cela permettra de réévaluer la douleur, s’il n’en prend pas trop et risque de devenir dépendant”, explique Nathalie Richard. “Il y a encore des médecins et des pharmaciens qui ne savent pas que c’est un opioïde”, déplore-t-elle.

Le nombre d’hospitalisations liées à la consommation des médicaments opioïdes a presque triplé (+167%) entre 2000 et 2017, tandis que le nombre de décès a bondi de 146% entre 2000 et 2015, avec “au moins quatre décès par semaine”, selon un rapport de l’ANSM rendu public en février 2019.


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